Accueil
actualités
lettre
historique association
statuts

activités
chorale thélémites
liens
Rabelais vie
Rabelais vie
Rabelais oeuvres
Gargantua
Pantagruel
le rire
Devinière
Rabelaisie 1
editions
collections
archives 1
Accueil
Recueil Thématique
album photos 1
album photos 4
concert Gargantua
contact
partenariat

Gargantua

Association des Amis de Rabelais et de La Devinière

  

Gargantua de François Rabelais (1534)

  

            L’ouvrage de Rabelais se compose de cinq livres. Le premier a pour titre Gargantua, et les quatre autres Pantagruel. Le titre complet est : La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel. Jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quinte essence. Livre plein de Pantagruélisme, ou plus simplement Gargantua. Gargantua a été écrit après Pantagruel mais placé en premier par Rabelais.


            Grandgousier, Gargantua, Pantagruel sont des rois et des géants qui règnent en Utopie, près de Chinon, en Touraine. Tel est le lieu de la scène. Quant à l’action, elle est impossible à suivre ; l’auteur introduit ses personnages dans la vie, raconte leur enfance, fait le procès à l’éducation qu’on donnait de son temps ; puis il sème au gré de sa fantaisie les épisodes les plus divers, les digressions et les plus burlesques. Nous ne suivrons pas Grandgousier dans toutes ses pérégrinations ; nous ne relèverons dans cette histoire que ce qui est de nature à nous faire apprécier en Rabelais le penseur sérieux qui est en avance sur son siècle.

 

            Grandgousier est un roi paisible, bon et cher à ses sujets. Il est attaqué, au mépris de tout droit, par le roi Picrochole. Le roi d’Utopie, après avoir épuisé tous les moyens de conserver la paix, est forcé d’avoir recours aux armes. Picrochole envahit le royaume de Grandgousier, ravage toute une contrée ; mais il est arrêté dans sa course, battu et se sauve, suivi à peine de quelques compagnons. Cependant le vainqueur, loin d’abuser de sa victoire, respecte le territoire ennemi et rend la liberté aux prisonniers sans rançon. Ce trait était une protestation contre les horreurs et les injustices de la guerre.


            L’un des plus vaillants champions de l’armée de Grandgousier est un moine, frère Jean des Entomeures. À l’approche des ennemis, les autres moines se sont réfugiés tout tremblants dans la chapelle ; frère Jean s’arme du bois de la croix, met son froc en écharpe et tombe à bras raccourci sur les pillards et en laisse sur le terrain « treize mille six cents vingt-deux, sans les femmes et petits enfants, cela s’entend toujours ». L’auteur avait évidemment l’intention de montrer que le couvent renferme et enlève à la société des hommes faits pour l’action, qui sont de mauvais moines et qui feraient d’excellents soldats, d’excellents laboureurs et artisans. Les ennemis battus et rentrés dans tour pays, Gargantua songe à récompenser le moine. Il lui offre une abbaye qu’il a préservée du pillage. Mais frère Jean refuse. Cependant il ne demande pas mieux que de fonder une abbaye à son gré. C’est la fameuse abbaye de Thélème, véritable paradis terrestre ou règne la liberté absolue, la joie, l’étude, les honnêtes délassements. Sur la porte est gravée la devise : Fais ce que tu voudras. On y entre et on en sort à volonté. C’est le rêve d’un ami de l’humanité.



[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]